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✔ Infos claires sur le syndrome de Diogène
✔ Conseils pour proches et aidants

✔ Ressources locales à Marseille
✔ Aide au nettoyage et débarras du logement


Guide : Que faire en cas d’urgence face à une situation de syndrome de Diogène à Marseille ?

Lorsqu’on est confronté à une situation de syndrome de Diogène, que ce soit chez un proche, un voisin ou dans le cadre d’une intervention professionnelle (bailleur, syndic, service public), l’urgence est souvent à la fois émotionnelle, sanitaire et logistique. Le premier réflexe est souvent la panique, l’incompréhension ou même la colère. Pourtant, il est essentiel d’agir avec méthode, dans le respect de la personne, de la loi et des impératifs de santé publique.

Ce guide vous aidera à adopter les bons réflexes en cas d’urgence, à comprendre les protocoles d’intervention douce, et à connaître ce que dit la loi pour intervenir de façon éthique, humaine et efficace.


Comprendre le syndrome de Diogène

Le syndrome de Diogène est un trouble du comportement souvent associé à un refus de soins, une négligence extrême de l’hygiène corporelle et domestique, et un accumulation compulsive d’objets ou de déchets. Contrairement à une idée reçue, il ne touche pas uniquement les personnes âgées, même si elles sont plus souvent concernées.

Selon les données de l’INSEE croisées avec les publications médicales (source : Revue médicale suisse, 2022), on estime qu’en France, entre 80 000 et 100 000 personnes seraient concernées par une forme plus ou moins sévère de ce syndrome, souvent cachée dans les foyers.


Les signes d’une situation d’urgence

Il faut distinguer une accumulation inoffensive (forme légère de syllogomanie) d’une situation qui menace :

  • La santé de la personne (malnutrition, infections, isolement)

  • La sécurité du logement (incendie, effondrement, inaccessibilité)

  • La salubrité de l’immeuble (nuisibles, odeurs, humidité, infiltration)

  • Le voisinage (nuisances olfactives, présence de rats, incivilités)

Si l’un de ces risques est avéré, il faut agir rapidement. Mais agir ne veut pas dire forcer ou violenter. Une intervention brutale peut aggraver la situation, provoquer un repli traumatique ou des actions dangereuses.


Premiers réflexes en cas d’urgence

  1. Évaluer calmement la situation

    • Entrer si possible en contact verbal avec la personne concernée.

    • Observer sans juger.

    • Noter les signes visibles : obstruction des accès, infestations, odeurs, danger structurel.

  2. Contacter les services compétents

  3. Ne pas intervenir seul


Protocoles d’intervention douce : Agir sans nuire

Le terme intervention douce désigne une approche respectueuse de la personne souffrante. Elle repose sur trois piliers :

1. Respect de la dignité humaine

Il ne s’agit jamais de punir ni de blâmer. L’objectif est de proposer de l’aide tout en respectant l’autonomie, aussi dégradée soit-elle. Cette posture est essentielle pour éviter les replis, les décompensations ou les passages à l’acte.

2. Coopération interdisciplinaire

Les situations de Diogène impliquent souvent :

L’approche douce consiste à coordonner ces acteurs pour construire une sortie de crise progressive, acceptée autant que possible.

3. Nettoyage et accompagnement social simultané

Le nettoyage seul est inefficace sur le long terme. Il doit être accompagné d’un suivi psychologique ou médico-social, sinon le comportement reprendra. Le travail social peut inclure :


Ce que dit la loi : Cadre légal et responsabilités

Intrusion et respect du domicile

En droit français, nul ne peut entrer chez quelqu’un sans son consentement, sauf dans des cas très précis définis par la loi :

Si la personne est locataire, le bailleur ne peut pas forcer l’entrée, sauf sur décision du juge ou en cas de péril grave (effondrement, incendie…).

Hygiène et santé publique

L’article L1311-2 du Code de la santé publique autorise le maire à intervenir pour :

Cela suppose une procédure administrative (mise en demeure, constat d’huissier, arrêté municipal) souvent coordonnée avec l’ARS ou les services sociaux.

Responsabilité du voisinage ou des proches

Les voisins peuvent :

Les proches (enfants, tuteurs, conjoint) peuvent :


Cas concrets de procédures en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Exemple 1 : Intervention sociale douce à La Valentine

Un homme âgé vivant seul dans un appartement HLM, accumulant des journaux depuis 10 ans. Alerté par les odeurs, un voisin a contacté la mairie du 11e arrondissement. Un travailleur social et un médecin ont été envoyés pour évaluer la situation. L’homme a accepté un nettoyage partiel, couplé à des visites de l’infirmière libérale et une mesure de curatelle simple.

Exemple 2 : Evacuation d’urgence à Castellane

Dans un immeuble ancien, un effondrement partiel de plancher a révélé une accumulation extrême de déchets. Les pompiers sont intervenus, la personne a été relogée temporairement par les services sociaux. Un arrêté municipal a autorisé le nettoyage complet par une société spécialisée, sous protection policière.


Comment agir si la personne refuse l’aide ?

C’est la situation la plus fréquente et la plus complexe. Plusieurs leviers existent :

  1. Dialogue progressif, en passant par une personne de confiance

  2. Signalement au médecin traitant si connu

  3. Demande d’évaluation au CMP (centre médico-psychologique)

  4. Procédure d’alerte auprès du CCAS ou de l’ARS

  5. En dernier recours, saisine du juge des tutelles pour une mesure de sauvegarde de justice ou curatelle renforcée

Il est parfois nécessaire de laisser le temps, de revenir, de proposer un accompagnement sans contrainte.


L’importance du suivi post-intervention

Le véritable enjeu n’est pas de vider un logement, mais de réinscrire la personne dans une dynamique sociale, relationnelle et de santé. Cela peut passer par :

Le relâchement du suivi mène presque toujours à une récidive.


Ressources utiles à Marseille


Éthique, patience, coopération

Gérer une situation de Diogène, c’est reconnaître une souffrance invisible. Ce n’est pas une affaire de propreté, mais de santé mentale, de solitude et de marginalisation. Chaque cas demande de la patience, du respect et une coopération fine entre citoyens, familles, professionnels et institutions.

Agir dans la légalité, sans forcer, en comprenant les racines du comportement, permet de poser des bases durables pour une solution humaine.

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